Vous devriez le savoir ; je ne prends jamais de bonnes résolutions début janvier. J’en parle plus en détails dans cet article. Je n’en prends jamais pour la simple et bonne raison que je culpabilise quand je ne les tiens pas, et que cette culpabilité, loin de me motiver, me déprime.
Je prends la résolution de lire plus. Je lis moins. Je culpabilise.
Je prends la résolution de faire plus d’exercice. J’essaye de courir 5 kilomètres. Je n’y arrive pas. Je culpabilise.
Je prends la résolution de manger mieux. Je commande une pizza Domino’s. Je culpabilise.
Je prends la résolution de regarder du grand cinéma. Je souscris un abonnement MUBI (si vous ne l’avez pas encore fait, c’est incroyable, faites-le et profitez de 30 jours gratuits avec ce lien). Je regarde la nouvelle saison des Kardashians. Je culpabilise.
Quoique j’imagine comme bonne résolution à suivre pour l’année qui commence, la peur de ne pas réussir à respecter cette résolution me fait peur. Peur de culpabiliser.
Donc c’est simple. J’ai préféré ne plus prendre de bonnes résolutions. Le problème est résolu. Plus de culpabilité.
En revanche, j’aime faire le bilan de mes années. Plutôt que m’imaginer comment j’aimerais que soit l’année qui commence, je préfère regarder en arrière et analyser l’année qui vient de se terminer. Sans regret, sans jugement, je ne regarde que les faits. Des chiffres, des données concrètes, des moments qui m’ont marqué, des livres qui m’ont changé, des films que j’aurais préféré ne pas voir. Faire le bilan de l’année passée me soulage et me réconforte pour deux raisons.
La première : je ne peux pas changer le passé. Ce qui est fait est fait. Ce qui est dit est dit. Je n’ai aucune pression à analyser le passé.
Deuxièmement parce que, indirectement, quand je fais le bilan de mon année, ma mémoire efface beaucoup de choses pour se concentrer sur le plus important. Ce travail mémoire automatique m’indique aussi ce qui compte vraiment pour moi. En faisant l’exercice - avec vous, aujourd’hui - et en réfléchissant à ce bilan, j’identifie déjà les grandes lignes de mon année 2023.
J’ai aimé retourner à Paris et redécouvrir ma ville avec un regard nouveau. J’ai pu vivre l’expérience Paris anti-touristique que je raconte dans mon cours et dans mon ebook.
J’ai visité Marseille pour la première fois et je me suis souvenu que le soleil d’hiver était celui que je préférais.
J’ai confirmé que l’Italie se transformait chaque fois un peu plus en un Disneyland pour adulte, mais qu’on y mangeait délicieusement.
Je me suis rendu compte de mon addiction aux livres, principalement aux beaux livres. Ceux qui vous obligent à documenter une valise supplémentaire quand vous prenez l’avion.
J’ai découvert un nouveau sport, le pickleball. Je me suis également découvert une nouvelle addiction. Je me savais compétitif mais j’avais oublié à quel point je détestais perdre.
J’ai pris conscience que la phrase ‘je n’ai pas le temps’ ne veut rien dire. Nous disposons tous de 24 heures par jour. Comment nous administrons ces 24 heures, là est toute la différence. J’ai décidé de ne plus dire ‘je n’ai pas le temps’ mais de le remplacer par ‘je n’ai pas envie’.
J’ai rendu mon agenda beaucoup plus flexible. Avant, je rêvais de routines parfaites, identiques semaine après semaine. Aujourd’hui, j’accepte de les faire évoluer pour laisser plus de place à l’imprévu.
J’ai donné des cours de français particuliers à 68 élèves différents cette année. De 7 nationalités différentes.
Cette année, plus de 500 personnes ont participé à un cours ou à une dynamique de cultissime.
Plus de 100 personnes ont acheté et utilisé mon ebook “Paris anti-touristique”.
J’ai cuisiné pour 32 personnes lors de la première édition de “Chez cultissime”, une aventure gastronomique et francophile, qui je l’espère, sera de retour en 2024.
Le club de lecture regroupe aujourd’hui 64 passionnés de littérature.
Je n’ai pas acheté un seul vêtement neuf l’année dernière. Mais j’ai acheté beaucoup trop de chemises d’occasion.
J’ai regardé des films qui m’ont fait rire, d’autres qui m’ont rappelé que le cinéma, c’était vraiment bien. Comme Dumb Money, Crazy Bear, Saltburn, Leave the World Behind, Anatomie d’une chute, Bernie, Aftersun, Yannick… et j’en oublie certainement beaucoup d’autres.
J’ai aussi vu des films de merde.
J’ai découvert Delphine de Vigan en lisant ‘D’après une histoire vraie’, et 8 mois après l’avoir terminé, je suis encore sous le choc.
J’ai aussi adoré ‘D’autres vies que la mienne’ d’Emmanuel Carrère, ‘Vivre vite’ de Brigitte Giraud, ‘La familia grande’ de Camille Kouchner, ‘Triste tigre’ de Neige Sinno, ‘Los peligros de fumar en la cama’ de Mariana Enríquez, ‘La hija única’ de Guadalupe Nettel.
J’ai adopté deux chatons : Satchi et Momochi.
Je suis retourné vivre dans la belle mais chaotique, inspirante mais frustrante, créative mais chronophage, Ciudad de México. J’aime toujours le désert mais je crois que j’aime aussi le béton.
J’ai aussi découvert de nouveaux lieux et de nouvelles villes : Florencia, Culiacán, Sinaloa de Leyva, Mazatlán, Troncones, Zihuatanejo, Pátzcuaro, Chihuahua.
Je n’ai pas beaucoup vu ma famille, mais j’ai passé plus de temps avec celle de ma femme. Et je me suis rendu que c’est cool d’avoir un grand-père et que le temps passe vite, trop vite.
J’ai plus conduit cette année qu’en 30 ans.
J’ai, selon Spotify, écouté 3,227 minutes de musique cette année. Ce qui est peu et ridicule.
Je me suis clairement enfermé dans ma zone de confort cette année et je n’ai créé que deux nouveaux cours de culture française en français.
J’ai marché plus de 320 kilomètres, en 20 jours, avec Franck Juery, le photographe avec qui j’ai travaillé sur le livre ‘Petit Atlas Hédoniste : México’ qui sortira (enfin) en mars prochain.
Je n’ai écrit que 8 posts sur substack, alors que j’espérais publier tous les lundis.
J’ai vu beaucoup plus de levers de soleil que de couchers.
J’ai rencontré de nouvelles personnes et je crois m’être fait de nouveaux amis.
J’ai perdu beaucoup trop d’heures à essayer de comprendre le fonctionnement des administrations mexicaines.
J’ai certainement amélioré mon espagnol mais je n’ai commencé l’apprentissage d’aucune nouvelle langue.
Bref, il s’en sont passées des choses cette année. J’en oublie évidemment des centaines, mais ça fait partie de l’exercice. Ce n’est qu’un bilan, une synthèse de ce qui m’a marqué. De ce que je voulais partager. Indirectement, ça constitue une ligne directrice pour l’année qui commence. Ça met en lumière quelques légers regrets, quelques nouvelles envies. Ça m’aide aussi à entrevoir des opportunités et des points d’amélioration.
J’espère que cette année 2024 sera au moins aussi riche et intéressante que celle qui vient de s’achever. J’espère qu’elle nous apportera à tous de la joie, de l’envie et de la motivation. De la motivation pour entreprendre, pour oser, pour apprendre aussi.
Et si tu es arrivé(e) jusqu’ici, tu mérites un petit cadeau. Ce cadeau c’est une chanson, et pas n’importe quelle chanson, mais ‘Le bilan’ de Nèg Marrons, un classique des années 2000.
Thibaut
Querido Thibaut me alegra saber que tuviste un buen año 2023 y que tus resoluciones a veces se cumplieron y otras no igual que yo. Te voy a contactar para que me comentes cómo te fue en Florencia Italia, ya que yo voy a ir a tomar un curso de perfeccionamiento en italiano durante dos semanas y me encantaría que me pasaras algunos tips interesantes y útiles de la hermosa ciudad de Florencia.
Te mando un gran abrazo deseando que tengas mucha salud y nuevos proyectos para el 2024.
Un abrazo
Lyana Henkel alumna tuya de varios cursos
J'ai aimé lire sur ton décision de faire un bilan de l'année passée en lieu de prendre des résolutions pour l'année prochaine. C’est une façon d’analyser ce que nous avons fait et de nous sentir réussi. Félicitations pour toutes vos réalisations.