Il y a quelques jours, je lisais un article de Slate sur les cadeaux de Noël. Une étude plutôt sérieuse avait analysé la satisfaction liée aux cadeaux reçus. Sans grande surprise, l’article affirmait que, non, ce n’est pas l’intention qui compte.
L’article soulignait également que la satisfaction était la plus élevée quand on recevait un cadeau dont on avait demandé. Pas une surprise, donc.
L’auteur ajoutait également que, lorsqu’on offre un cadeau, c’est finalement notre propre projection que l’on satisfait, et indirectement, on offre un cadeau qu’on aurait aimé recevoir.
Et ça, ça m’a semblé intéressant.
Lorsque j’offre un cadeau - chose qui n’arrive que très rarement, soyons honnête - j’aime partager un petit peu de moi. J’aime imaginer le storytelling qui accompagne le cadeau. Expliquer pourquoi tel objet ou tel livre m’a fait penser à la personne et pourquoi je pense que ça pourrait l’intéresser ou lui être utile.
D’ailleurs, je n’aime pas trop offrir un cadeau demandé, éxigé ou recommandé. Pire : je déteste les cartes cadeaux et autres smart-box (une sorte de carte cadeau où on a le choix entre différentes expériences plus ou moins nulles). C’est impersonnel, souvent synonyme d’un manque d’inspiration ou de temps, voire des deux, c’est coûteux et, bien trop souvent, ces bons cadeaux ne sont jamais utilisés.
Mon cadeau idéal est un livre. Pas n’importe quel livre cependant. Un livre que la personne aurait lu, aurait apprécié et qui lui aurait (idéalement) fait penser à moi. Un livre dans lequel il ou elle aurait écrit pourquoi cette lecture allait me plaire, m’intéresser ou m’enseigner quelque chose.
Dès que quelqu’un offre un livre, il offre une perspective nouvelle au futur lecteur. C’est une introduction à son univers, à sa manière de penser, sa manière de voir et de comprendre le monde. Il n’y a rien de plus intime qu’une bibliothèque personnelle. Je crois d’ailleurs que nos lectures disent beaucoup plus de nous que notre compte Instagram, nos diplômes universitaires ou notre lieu et date de naissance (aka, votre signe astrologique). Nos lectures (tout comme nos non-lectures, ces livres que nous avons personnellement décidés de ne pas lire) nous racontent d’une manière assez unique car ils construisent petit à petit notre personnalité et nos sensibilités.
Il y a deux jours, je suis rentré dans une librairie indépendante et j’ai vu un poster qui disait “Si te vas con alguien, llegas a su casa y no tiene libros... NO TE LO COJAS.” (Si tu sors avec quelqu’un, que tu arrives chez lui/elle et qu’il/elle n’a pas de livres… NE COUCHE PAS AVEC LUI/ELLE). J’ai ri. Et j’ai réfléchi à ce que les livres disaient de nous.
Et par extension, ce que les cadeaux que l’on offre disent de nous. J’aime croire que chaque cadeau offert, c’est un petit peu de nous que l’on offre. J’essaye, autant que possible, de partager un petit peu de moi, de mes points de vue, de mes perspectives, de mes croyances… dès que l’occasion se présente.
C’est d’ailleurs la genèse de mon cours Paris anti-touristique. Je voulais partager ma réalité parisienne, partager mes endroits préférés, mes routines, mes habitudes, mes secrets. Et par extension, partager un petit peu du Paris de mes proches, de mes amis, de mes collègues. Plus qu’une vérité universelle, je partage une vision personnelle, une vérité approximative. Je parle de choses que je connais et qui me parlent, que j’apprécie. Je présente des lieux, des restaurants, des activités, des rues, des musées que j’avais l’habitude de fréquenter. Plus que des adresses ou des recommandations, je partage mes souvenirs.
Et ça tombe bien, en janvier je présenterai une nouvelle édition de ce grand cours, mis à jour et complété, pour que vous puissiez, vous aussi, découvrir mon Paris et l’apprécier. Tous les jeudis de janvier, à 19h30, en français, et les samedis matins, à 11h00, en espagnol.
Si vous avez déjà participé à cours, parlez-en autour de vous !
Si vous n’avez pas encore participé, qu’attendez-vous ? :)
Thibaut
Fabuleux. Ceci dit, demandez, quand-même, si la personne possède, au moins, une bibliothèque électronique. Sinon, les minimalistes tels que moi ne coucheront jamais avec qui que ce soit.